Planzer est, avec la poste, l’une des plus grandes entreprises logistiques de Suisse. Elle emploie près de 2400 chauffeurs. Son activité à l’échelle nationale se situe principalement dans l’acheminement de marchandises en colis isolés. À l’échelle européenne, elle transporte principalement du fret aérien, une activité de niche hautement spécifique et exigeante. Planzer a également des filiales à l’étranger – en France, en Italie et en Allemagne. Les chauffeurs reçoivent le salaire local habituel. Frais inclus, ils gagnent entre 2500 et 3000 euros par mois.
En ce qui concerne la sous-enchèresalariale, Nils Planzer, qui a succédé à son père il y a quelques années, a une position claire : « Je trouve tragique que de nombreuses entreprises de transport aient délocalisé leur flotte vers l’Est il y a quelques années. Leurs chauffeurs roulent maintenant pour des salaires d’environ 1000 euros. » Ce qui est défavorable aux conducteurs et mauvais pour la branche.
Grâce à l’interdiction de cabotage, la Suisse n’est pas touchée.
Je trouve tragique que de nombreuses entreprises de transport aient délocalisé leur flotte vers l'Est il y a quelques années. Leurs chauffeurs roulent maintenant pour des salaires d'environ 1000 euros. Nils Planzer, entrepreneur de transport
Une grande différence existe entre la Suisse et l’Europe : l’interdiction de circuler la nuit. « C’est une bonne chose, » dit Planzer : « en Europe, de nombreux transports de marchandises roulent la nuit sur la route au lieu de prendre le rail. Introduire une interdiction de circuler la nuit à l’échelle européenne serait positif car cela ferait bien progresser le transport ferroviaire. »
Le surveillant des prix a suggéré de lever l’interdiction de cabotage afin de réduire les prix dans la mobilité : « C’est une évolution absolument insensée. La mobilité est en soi bien trop bon marché. » Réduire davantage les prix mènerait inévitablement à la sous-enchèresalariale.
Les expéditeurs suisses, les syndicats et les organisations environnementales sont d’accord sur ce point. La levée de l’interdiction de cabotage serait fatale : pour les chauffeurs, l’économie locale, les Alpes et l’environnement.